M. Roland THEIS, secrétaire d’Etat de la Sarre.
Voir la remise du prix Richelieu Senghor 2017.
Introduction d’Alban Bogeat
Monsieur le Directeur de Cabinet de la Secrétaire générale de la Francophonie, Monsieur Jean-Louis ATANGANA AMOUGOU,
Chers amis sarrois,
Chers membres du Cercle,
Chers membres de l’association ARRI,
Chers amis,
C’est un grand plaisir de vous recevoir ici aujourd’hui, dans ce cadre symbolique du Sénat auquel le Cercle est très attaché.
Notre rendez-vous de décembre est toujours un temps fort et un peu solennel dans la vie du Cercle puisqu’il est traditionnellement consacré à la remise du prix Richelieu-Senghor, et ceci sous le haut patronage de l’OIF.
Nous avons le plaisir et l’honneur d’accueillir aujourd’hui Monsieur Roland THEIS, Secrétaire d’Etat de la justice, chargé des Affaires Européennes, qui représente la ministre-présidente de la Sarre, Madame Annegret KRAMP-KARRENBAUER. Et je vous remercie beaucoup, cher Monsieur THEIS d’avoir bien voulu accepter notre invitation et être présent parmi nous ce soir.
Je voudrais rappeler que le Cercle Richelieu-Senghor est un espace d’échange et de réflexion sur la Francophonie et le dialogue des cultures.
Ayant été récemment élu à la présidence du Cercle, il m’a paru utile de vous exposer très brièvement les objectifs que je me suis fixés. Je souhaite que les dîners-débats au Sénat, qui constituent l’activité principale du Cercle, reflètent la présence et la diversité de la Francophonie sur les cinq continents. Le mois dernier c’était le tour de l’Amérique du nord, plus précisément du Nouveau Brunswick avec la romancière acadienne Antonine Maillet. Ce mois-ci c’est le tour de l’Europe, avec la Sarre. Et pour 2018 j’ai prévu de couvrir d’autres régions du monde : à commencer par le Liban en mars, puis l’Afrique et je souhaite ouvrir vers l’Asie et l’Amérique latine.
Représenter les cinq continents donc, mais aussi donner la parole aux divers acteurs de la Francophonie. Par acteurs, j’entends toutes celles et ceux qui agissent pour la langue française ; au premier chef les écrivains et les artistes : ce sont eux qui font vivre la langue, qui enchantent notre langue. C’est dans cet esprit que j’ai prévu de terminer le 1er semestre 2018 sur une note de poésie en invitant pour notre dîner du mois de juin un slammeur d’origine camerounaise dont j’ai pu découvrir tout le talent à la fondation Louis Vuitton l’été dernier.
Alors je ne dirai pas « save the date » comme on le voit trop souvent, mais tout simplement « notez la date », ou mieux encore « réservez la date ». Ce sera le 5 juin.
Les acteurs, ce sont aussi les institutions qui contribuent à la diffusion de la langue française, à travers le système éducatif par exemple, comme le gouvernement de la Sarre que nous recevons aujourd’hui.
Enfin, et ça me tient très à cœur, je voudrais ouvrir davantage le Cercle vers le monde de l’entreprise et la francophonie économique. Avec la région île de France nous commencerons l’année 2018 dans cette perspective. La direction internationale de la région Idf nous présentera un projet d’incubateur pour les jeunes entreprises innovantes de l’espace francophone.
Voilà pour les dîners.
Quant au prix annuel, il est destiné à honorer une personnalité ou une institution dont l’action a contribué de façon exceptionnelle au rayonnement de la francophonie.
Alors pourquoi avoir choisi la Sarre et sa ministre-présidente ?
Le programme « Stratégie France » de la Sarre offre l’opportunité aux enfants d’apprendre la langue française en tant que langue du voisin dès leur plus jeune âge (maternelle, primaire). Il vise à former à terme une génération bilingue français-allemand, ce qui constitue une très belle contribution à la Francophonie. Ces jeunes pourront bien sûr apprendre ensuite l’anglais et d’autre langues. Ils y seront d’autant mieux préparés, ayant commencé par 2 langues réputées difficiles.
Apprendre la langue du voisin aux jeunes générations, cela nous a paru un témoignage fort d’amitié, d’ouverture, de solidarité, mais aussi un facteur essentiel d’enrichissement culturel réciproque, de stimulation des échanges économiques, et de meilleure employabilité des jeunes sur le marché du travail.
Certains voient les frontières comme des barrières,
D’autres voient au contraire les frontières comme des passerelles entre les cultures, et c’est le choix qu’a fait la Sarre.
Apprendre aux jeunes générations la langue du voisin est aussi un signal fort pour l’Europe.
L’Europe doit préserver et promouvoir la richesse que constitue sa diversité linguistique et culturelle. Avouez qu’il serait en effet paradoxal de privilégier le tout-anglais à l’heure du Brexit, alors qu’il ne reste parmi les 27 états membres qu’un seul pays à majorité anglophone, l’Irlande, avec moins de 5 Mln d’habitants.
C’est d’ailleurs un engagement pris par les dirigeants européens lors du conseil européen de Barcelone en 2002 d’enseigner « 2 langues étrangères dès le plus jeune âge »
Outre cette dimension européenne, le projet « Stratégie France » de la Sarre offre également aux jeunes Sarrois une ouverture sur le monde de la Francophonie, avec ses 250 millions de locuteurs sur les cinq continents. Lors de sa tournée africaine la semaine dernière, le chef de l’Etat a rappelé toute l’importance et l’enjeu de cette Francophonie universelle. Et il a nommé sa représentante personnelle pour la Francophonie, Mme Leïla Slimani, jeune romancière franco-marocaine, prix Goncourt 2016, que j’avais invitée pour la remise du prix aujourd’hui, mais qui malheureusement n’était pas disponible. Toutefois le contact est établi et l’avenir reste ouvert.
Puisque je parle du monde de la Francophonie, le moment est tout naturellement venu pour moi de me tourner vers vous, cher Monsieur ATANGANA AMOUGOU, Directeur de Cabinet de la Secrétaire générale de la Francophonie. C’est un grand honneur pour nous que vous ayez accepté de répondre à l’invitation du Cercle pour venir décerner le prix Richelieu Senghor 2017, et je vous donne la parole.