Présentation d’Alban Bogeat :
« Chers Membres du Cercle Richelieu Senghor,
Chers Amis du Cercle,
Je voudrais vous souhaiter chaleureusement la bienvenue pour ce dîner de rentrée.
Je remercie notre oratrice Mme Anne ABEILLÉ, qui a bien voulu accepter notre invitation, accompagnée de ses co-éditeurs Danièle GODARD et Antoine GAUTIER, et qui a choisi comme thème :
la Grande grammaire du français – une grammaire pour la francophonie.
La grammaire m’a semblé un thème doublement opportun
- Le parrain du Cercle, le président-poète et Académicien L.S. Senghor était agrégé de grammaire…
- Septembre, mois de la rentrée des classes…
Tout à l’heure je demanderai à Fanny Noetinger, membre du Cercle qui a eu l’initiative de cette rencontre de bien vouloir nous présenter notre invitée.
Mais pour commencer, je voudrais évoquer brièvement l’actualité du Cercle depuis notre dîner de juin, où nous recevions la cantatrice franco-libanaise Mme Rima Tawil…
une actualité qui a été très fournie… en voici une petite sélection :
12 juin : L’Ambassade du Sénégal invitait les membres du Cercle à la salle Gaveau pour la 1ère d’une série de concerts du pianiste américain Kimball Gallagher.
Un pianiste dont nous avons pu apprécier la virtuosité
Mais aussi un humaniste : il a créé la Fondation 88 international : pour mettre la musique au service des jeunes du tiers-monde (Afrique francophone, Caraïbes).
A la fin de son concert, il a donné la chance à de jeunes musiciens (Sénégal,Tunisie) de monter le rejoindre sur scène.
Toujours le 12 juin, de l’autre côté de l’Atlantique… à Montréal… le Cercle était à l’honneur avec la remise du prix du Recteur de l’Université de Montréal à notre orateur du mois de mars, Jean-Frédéric Légaré-Tremblay pour son engagement dans la valorisation de la langue française.
Dans son discours le Recteur, M. Daniel Jutras a mis en avant la présentation faite au Cercle Richelieu Senghor. Je vous en rappelle le thème : « le français – un atout sur les marchés internationaux »,
La soirée était organisée avec le soutien de la Délégation du Québec aux Affaires francophones et multilatérales (et je salue la déléguée, notre amie Claire Deronzier).
Depuis, au mois d’août, Jean-Frédéric Légaré-Tremblay a été nommé responsable communication à la Banque africaine de développement à Abidjan.
Toujours dans l’actualité du Cercle, je voudrais évoquer la poursuite de notre collaboration avec le musée du Quai Branly-Jacques Chirac :
Le 13 juin, nous avons présenté notre ouvrage collectif L’héritage de Senghor dans les salons du musée.
Le 13 septembre, une visite privée de l’exposition Senghor et les Arts a été proposée aux Jeunes Ambassadeurs francophones.
Les 20-21 juillet s’est tenu le Congrès des 140 ans de l’Alliance française, j’y ai représenté le Cercle, accompagné de Alicia Virasolvit, administratrice du Cercle.
Les 28-29 août : J’étais invité à la rencontre annuelle du MEDEF à l’hippodrome de Longchamp : un évènement de grande ampleur qui a rassemblé 10.000 participants sur 2 jours.
En ouverture : message vidéo du Président de la République,
Puis lecture d’une lettre du Pape François sur le rôle et la responsabilité sociale de l’entreprise,
Et le 2ème jour s’est tenue une session privée consacrée à la Francophonie économique à laquelle notre SG Nathalie Brousse et moi-même étions conviés. L’occasion pour nous de rencontrer la Secrétaire d’État aux partenariats internationaux et à la Francophonie, Mme Chrysoula ZACHAROPOULOU.
Enfin, et j’en terminerai par là…
Le 11 septembre chez Sotheby’s, en présence de près de 200 invités, a eu lieu la présentation en avant-première du film « Éclairer la nuit », un documentaire artistique
mettant en perspective deux grands esprits du XXe siècle : Léopold Senghor et Pierre Soulages, sur une idée originale de Gérard Bosio, ancien conseiller culturel et diplomatique du Président Senghor.
J’ai été extrêmement touché et honoré que le Président de Sotheby’s Europe ainsi que M. Gérard Bosio, sollicitent le parrainage du Cercle Richelieu Senghor pour cet événement.
Je voudrais saluer la présence parmi nous ce soir de la réalisatrice, Mme Anne-Camille Charliat qui a bien voulu accepter notre invitation…
Voilà pour un aperçu de l’actualité du Cercle.
Et je rappelle aux membres l’AG du 10 octobre… qui comporte comme tous les 3 ans le renouvellement du CA.
Je vous laisse maintenant à vos échanges…
Je vous retrouverai tout à l’heure pour vous présenter notre oratrice. »
« Chers Amis,
Le temps est maintenant venu de vous présenter notre oratrice Mme Anne Abeillé.
Je laisserai ce soin dans quelques instants à Fanny Noetinger, Éditrice chez Actes Sud, qui est à l’initiative de cette rencontre.
Mais en préambule je voudrais évoquer brièvement le thème de la soirée :
la Grande Grammaire du français, ouvrage paru aux Éditions Actes Sud.
Grammaire de la francophonie d’aujourd’hui, m’avez-vous écrit, Chère Anne Abeillé, elle fait le point sur la diversité des usages contemporains à l’écrit et à l’oral, en France et hors de France.
Je tiens à préciser que je ne suis ni linguiste, ni grammairien, ni enseignant, et que je m’intéresse à la langue française comme je m’intéresse aux langues en général, une forme de biodiversité que nous devons absolument préserver.
Notre langue est vivante, et en 1990 une réforme a proposé un certain nombre de simplifications.
Dans ce contexte…
il m’a été « reproché » de continuer à mettre un accent circonflexe sur le i du mot dîner…
Alors oui, je continue, parce que c’est comme ça que j’ai appris, et je préfère consacrer mon énergie à de nouvelles découvertes plutôt qu’à déconstruire ce qu’on m’a enseigné.
Et je dois aussi avouer que je trouve une certaine élégance à l’accent circonflexe…
« l’hirondelle de l’écriture » disait Jules Renard.
D’ailleurs la ville de Nîmes n’en avait-elle pas fait son slogan :
« Nîmes la ville avec un accent »,
jouant avec humour sur la confusion entre l’accent local et l’accent circonflexe…
(lequel apparaissait en rouge dans la communication écrite…)
Encore faut-il bien sûr utiliser l’accent circonflexe à bon escient :
sur la Côte Atlantique, et non sur la cote de popularité d’un ministre…
pour une tâche ardue, et non pour une tache d’huile…
comme on le lit malheureusement trop souvent…
Toujours sur le ton de l’anecdote…
Pour ce qui est de l’oral, je voudrais dire que le passage à l’Euro a eu des conséquences extrêmement néfastes :
Pas seulement chez mon boulanger : « deux – Euros », pas très euphonique…
Mais il y a pire : il n’est pas rare d’entendre certains qui, pensant intuitivement que 20 ou 100 c’est beaucoup, et que cela implique un « s » final, disent « 20 zEuros » ou « ça m’a coûté 100 zEuros »… Horreur !
Avec le Franc, on n’avait pas ces soucis…
mais n’en concluez pas que je préconise que la France sorte de l’Euro…
Sur ce, je voudrais maintenant donner la parole à Fanny Noetinger.
Fanny fait partie de la jeune génération des membres du Cercle
Elle est très impliquée dans la vie du Cercle
C’est elle qui est à l’origine de la rencontre de ce soir. »
Biographie d’Anne Abeillé
Anne Abeillé, normalienne, agrégée de lettres modernes, docteure en linguistique, est professeure à l’Université Paris Cité et spécialiste de syntaxe.
Elle a dirigé avec Danièle Godard la Grande Grammaire du français, et fait partie du collectif à l’origine du Tract Gallimard Le français va très bien, merci. paru en mai 2023.
La Grande Grammaire du français, parue en 2021 aux Éditions Actes Sud, est le fruit du travail d’un équipe de 60 linguistes d’une dizaine de pays pendant près de vingt ans. Grammaire de la francophonie d’aujourd’hui, elle fait le point sur la diversité des usages contemporains à l’écrit et à l’oral, en France et hors de France. Loin de certaines règles désuètes et arbitraires, elle renouvelle notre vision de la grammaire dans un cadre homogène et cohérent, en montrant la vitalité de notre langue dans toutes ses variantes.
- https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/la-grande-grammaire-du-francais
- https://grandegrammairedufrançais.com/