SEM LU Shaye, Ambassadeur de Chine en France – La coopération Chine-Afrique, les échanges culturels sino-français et la modernisation chinoise


Alban Bogeat et LU Shaye
Alban Bogeat et LU Shaye

Introduction d’Alban Bogeat :

« M. le Sénateur / président du Groupe d’amitié France-Chine au Sénat, cher Monsieur Jérôme Durain,

Excellence, M. l’Ambassadeur de la République populaire de Chine, cher M. LU Shaye,

M. le Délégué général du Québec, cher M. Henri-Paul Rousseau,

Chers Membres du Cercle Richelieu Senghor,

Chers Amis du Cercle, 

Je suis ravi de vous accueillir ce soir.

Je tiens tout d’abord à remercier chaleureusement notre orateur, SE M. LU Shaye, qui a aimablement répondu à notre invitation, et a choisi pour thème : 

La coopération Chine-Afrique, les échanges culturels sino-français, et la modernisation chinoise

Je voudrais aussi remercier celle qui a rendu possible cette rencontre, notre amie Mme Deanna GAO, peintre, calligraphe, musicienne, Présidente-fondatrice de l’association culturelle franco-chinoise, elle a également fondé le Festival du Cinéma Chinois de Paris (dont c’était cette année la 19e édition)

Pour commencer, quelques mots pour présenter le Cercle Richelieu Senghor : c’est un espace d’échange et de réflexion sur la francophonie et le dialogue des cultures (et ce soir l’accent est peut-être plus sur le dialogue des cultures, facteur de meilleure compréhension réciproque). Le Cercle est ouvert sur les cinq continents et s’intéresse aux principaux enjeux de la francophonie, en particulier sa dimension économique.

Il est porteur des valeurs de solidarité, humanisme et universalité chères à Léopold Sédar Senghor.

Le Cercle organise chaque mois ici-même un dîner-rencontre, et il décerne en décembre de chaque année le Prix Richelieu Senghor à une personnalité ayant œuvré au rayonnement de la francophonie et de la langue française.

Je voudrais maintenant comme de coutume, évoquer l’actualité du Cercle depuis notre dernier dîner. Je retiendrai seulement deux événements:

Le cinquantenaire de l’AFAL, association francophone d’amitié et de liaison qui fédère une centaine d’associations et dont je suis VP, cinquantenaire célébré dans les salons du quai d’Orsay le 22 octobre. J’ai été invité à y présenter les activités du Cercle Richelieu Senghor.

Et bien sûr début octobre j’ai eu l’honneur de représenter le Cercle à un événement majeur pour la francophonie, le 19ème Sommet des chefs d’État qui s’est tenu à Villers-Cotterêts et Paris, une première en France depuis 33 ans.

Au cours de ce sommet, 5 nouveaux États ou gouvernements issus de 5 continents, ont été admis à l’OIF, portant leur nombre total à 93. Il s’agit du Chili, Nouvelle Ecosse (Canada), Angola, Polynésie française, et la Sarre (Allemagne). Et bien sûr cette dernière me tient particulièrement à cœur puisque dès 2017 nous avons décerné le prix RS à la Sarre pour son programme Stratégie France qui vise à former une génération de jeunes bilingues allemand-français, dès l’école maternelle, le français étant la langue du voisin.   

Voilà pour l’actualité du Cercle

Passons maintenant à l’objet de cette soirée,

La CHINE… On peut dire que 2024 est assurément l’année où nous nous devions d’inscrire la Chine à notre programme:

– c’est l’année du 60ème anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine. Marquant une volonté commune, le général de Gaulle et le président Mao ont exprimé une vision stratégique en pleine guerre froide.

Cet anniversaire a donné lieu à de nombreux événements et a culminé avec la visite d’État du Président chinois en France au mois de mai dernier,

– par ailleurs, 2024 a été choisie comme l’année franco-chinoise du tourisme culturel,

– enfin il faut noter un autre événement en rapport avec l’espace francophone : le 9ème sommet du Forum sur la coopération sino-africaine qui s’est tenu à Pékin en septembre.

Je disais tout à l’heure que notre soirée est plus axée sur le dialogue des cultures que sur la francophonie, encore que la Chine, du fait de son poids démographique a un rôle potentiel à jouer en matière de francophonie par le simple nombre des apprenants de français, en forte croissance depuis le début des années 2000.

On remarque aussi que les étudiants africains sont de plus en plus nombreux dans les universités chinoises.

Et il est intéressant de noter que l’Institut international pour la Francophonie de Lyon (partenaire du Cercle) a organisé en mars dernier un colloque de deux jours sur le thème « Chine et Francophonie ». Colloque organisé à Lyon, une ville qui a une longue tradition d’échange avec la Chine.

Par ailleurs, 10 universités chinoises sont membres du réseau de l’Agence universitaire de la Francophonie, certaines parmi les plus prestigieuses :

  • Université Tongji de Shanghai
  • Université de Wuhan
  • Université normale de Chine du Sud, à Canton (Guangzhou)

Et on ne peut que souhaiter que l’enseignement des deux langues se développe : enseignement du français en Chine, et enseignement du chinois en France, car c’est là le gage d’une meilleure connaissance et compréhension mutuelles.

Enfin la Chine joue également un rôle important dans l’espace francophone par son implication économique, en Afrique notamment. Et M. l’Ambassadeur a prévu de traiter des relations Chine-Afrique.

Tout à l’heure la parole sera à notre invité M. l’Ambassadeur, avec en ouverture une intervention de M. Jérôme Durain, président du Groupe d’amitié France-Chine au Sénat ; mais auparavant je vous laisse à vos échanges que je souhaite chaleureux et enrichissants… »


AM Kakou, S. Dorin et LU Shaye
AM Kakou, S. Dorin et LU Shaye

Discours de l’Ambassadeur LU Shaye :

« Cher monsieur le sénateur Durain,

Cher monsieur Rousseau,

Cher monsieur le président Bogeat,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

C’est un grand plaisir pour moi de participer, sur l’invitation du Cercle Richelieu-Senghor, à ce dîner-séminaire sur le thème « la Chine et la francophonie » et de prononcer un discours. En français, on dit souvent : « Mieux vaut ami en voie que deniers en courroie ». On dit aussi en Chine « C’est facile d’obtenir des milliers de pièces d’or, mais difficile de se faire un ami de cœur ». Le Cercle Richelieu-Senghor a pour objectif de promouvoir la culture francophone, de favoriser le dialogue entre le monde francophone et d’autres pays, et de renforcer l’amitié entre différentes cultures. Je le remercie de m’offrir cette précieuse occasion de rencontre pour approfondir la compréhension mutuelle entre les langues et cultures chinoises et françaises. Je remercie également Monsieur le président Bogeat et tous les amis ici présents pour les efforts inlassables que vous avez déployés en faveur des échanges et de la coopération amicaux entre la Chine et le monde francophone.

J’ai une histoire intime avec la langue française. Né en 1964, l’année où la Chine et la France ont établi des relations diplomatiques au niveau d’ambassadeur, j’ai été choisi à l’école pour apprendre la langue française, et le premier film français que j’ai vu était une co-production sino-française « Cerf-volant du bout du monde ». Après l’université, recruté par le Ministère des affaires étrangères chinois, j’ai travaillé sur l’Afrique pendant plus de 20 ans jusqu’au poste du Directeur général d’Afrique, et parcouru presque tout le continent. Par la suite, j’ai été nommé ambassadeur de Chine au Canada, puis, il y a cinq ans, ambassadeur de Chine en France. Je fais de mon mieux pour promouvoir les relations sino-françaises à l’ère nouvelle, renforcer la coopération bilatérale dans divers domaines, présenter la Chine en langue française, et rapprocher la Chine du monde francophone, afin que davantage de francophones puissent mieux connaître, comprendre et aimer la Chine.

Cette année marque le 60e anniversaire des relations diplomatiques entre nos deux pays et l’Année sino-française du tourisme culturel. Nous sommes heureux de constater que les échanges humains et culturels sino-français et sino-européens affichent un élan de développement vigoureux.

Premièrement, les échanges de haut niveau jouent un rôle pilote. En mai dernier, le président Xi Jinping a effectué une visite d’État très réussie en France, lors de laquelle les couples présidentiels des deux pays se sont rendus spécialement dans les Hautes-Pyrénées pour mener un échange privé et approfondi, donnant l’orientation à suivre pour le développement des relations sino-françaises et l’approfondissement de la coopération dans les domaines socioculturels pour les 60 années à venir. Pendant les JO de Paris, le Vice-Président Han Zheng et la conseillère d’État Shen Yiqin sont successivement venus en France pour assister aux cérémonies d’ouverture et de clôture en tant que représentants spéciaux du président Xi Jinping, illustrant pleinement la grande importance que la Chine attache à ses relations avec la France de même que son soutien ferme à la France pour l’organisation des Jeux.

Deuxièmement, les échanges humains et culturels ont favorisé la compréhension mutuelle. Dans le cadre du 60e anniversaire des relations diplomatiques et de l’Année du tourisme culturel, les 16 projets marquants sur les échanges humains en France et en Chine 2024 ont tous été réalisés avec succès. Nos deux pays ont également organisé des centaines de spectacles, d’expositions, de conférences et de forums sous diverses formes. Les publics chinois et français ont pu profiter près de chez eux des programmes culturels et artistiques d’excellence de l’autre pays.

Troisièmement, les échanges du peuple ont rapproché la Chine et la France. Depuis que la Chine a mis en œuvre la politique d’exemption de visa de 15 jours en décembre dernier en faveur des Français, qui sont toujours plus nombreux à partir quand ils veulent à la découverte de la Chine. Rien que pour le premier semestre de cette année, plus de 100 000 voyageurs de nationalité française ont foulé le sol chinois, trois fois le nombre des voyageurs français en Chine au cours de la même période en 2023, et dont plus de la moitié ont profité de l’exemption de visa. Le succès des JO de Paris a également amené une nouvelle vague de touristes chinois en France. Selon les estimations de la partie française, le nombre de touristes chinois en France augmentera cette année d’environ 90 % par rapport à l’année dernière, et atteint progressivement le niveau d’avant la Covid.

Nos deux pays, aux valeurs et aux systèmes sociaux différents, ont toutefois le même « tempérament », comme l’a dit le président Macron lors de sa visite en Chine l’année dernière. Ce n’est donc pas une coïncidence que les échanges humains et culturels bilatéraux ont connu un développement accéléré dans le cadre du 60e anniversaire des relations diplomatiques et de l’Année du tourisme culturel.

À en juger pour l’histoire, la longue tradition d’échanges amicaux entre les deux pays est à l’origine de l’inspiration mutuelle des civilisations chinoise et française. Au fil des siècles, nos deux civilisations ont toujours rayonné grâce à l’intégration et à la confrontation. Lors de l’exposition « La Cité interdite et le château de Versailles » ouverte à partir d’avril dernier, les deux parties ont exposé conjointement plus de 200 œuvres, dont des laques et des porcelaines chinoises utilisées par la cour française, des émaillés et peintures occidentaux conservés à la cour de la dynastie des Qing. En 2019, le président Macron a remis au président chinois Xi Jinping, en visite en France, un original français de l’Introductionà la lecture de Confucius datant de 1688. En mai dernier, le président Xi Jinping lui a offert en retour un ensemble de traductions chinoises des chefs-d’œuvre français lors de la visite d’Etat en France. Cet échange de cadeaux illustre bien la vitalité des échanges intellectuels et culturels de longue date entre nos deux pays.

Aujourd’hui, l’inspiration mutuelle des civilisations chinoise et française s’accroît avec l’admiration de la langue et de la culture d’un peuple par l’autre. Ces dernières années, de plus en plus de jeunes chinois tournent leurs regards vers la France, la langue française est devenue une faculté très prisée dans les universités chinoises. À l’heure actuelle, environ 150 établissements d’enseignement supérieur en Chine proposent des cursus de la langue française, et l’Alliance française a ouvert 14 établissements d’enseignement en Chine. Le nombre d’étudiants chinois qui étudient le français a dépassé les 130 000, plus de 40 000 étudiants chinois font des études en France. La passion pour l’apprentissage de la langue chinoise en France s’accroît, avec environ 110 000 élèves français qui apprennent le chinois. Les 18 instituts Confucius et la classe Confucius instaurés conjointement par la Chine et la France, ainsi que les 62 classes internationales de chinois dans les écoles primaires et secondaires françaises, sont devenus des plates-formes importantes pour l’apprentissage du chinois par les élèves et les étudiants français. La culture chinoise pénètre aussi les familles françaises. Au cours du premier semestre de cette année, les « Festivals des lanternes » ont eu lieu dans plusieurs villes françaises, attirant des centaines de milliers de Français. Cet été, le jeu vidéo « Black Myth – Wukong », adapté du roman classique chinois la Pérégrination vers l’Occident, a attiré un grand nombre de jeunes fans en France.

Dans l’avenir, l’inspiration mutuelle des civilisations chinoise et française brillera de tous ses éclats à travers l’inclusivité et les renforcements mutuels. L’inclusivité et l’ouverture sont les points communs des cultures chinoise et française. Au début de cette année, le concert ouvrant le 60e anniversaire des relations diplomatiques sino-françaises et l’Année du tourisme culturel s’est tenu avec succès en France, où les artistes des deux pays, en associant subtilement les instruments et techniques musicaux chinois et occidentaux, ont interprété conjointement plusieurs œuvres chinoises et françaises. Le mois dernier, le spectacle de danse original « Wing Chun » a été présenté par le Théâtre d’Opéra et de Danse de Shenzhen pour la première fois à Paris. Ce spectacle a montré de manière innovante les arts martiaux et les éléments culturels traditionnels chinois sous forme de danse moderne occidentale, et a été longuement applaudi par l’audience française. Et voilà le meilleur exemple des échanges et de l’inspiration mutuelle entre cultures pour le développement commun.

Le dialogue entre les civilisations chinoise et française au-delà du temps et de l’espace nous démontre que, si une civilisation veut trouver sa place dans le concert des nations, elle ne peut pas se replier sur soi en se sous-estimant, et encore moins appliquer la politique du plus fort en se prenant pour le plus puissant. Ce n’est que par les échanges égaux et l’inspiration mutuelle entre civilisations que nous pourrons faire avancer le développement durable et le progrès de la civilisation humaine. Victor Hugo a dit : « Il y a un spectacle plus grand que la mer, c’est le ciel ; il y a un spectacle plus grand que le ciel, c’est l’intérieur de l’âme. » La Chine et la France devraient continuer à faire preuve d’ouverture d’esprit et à puiser davantage de sagesse de leurs systèmes, voies et cultures respectifs pour, j’en suis convaincu, dépasser les barrières et les divergences ponctuelles et offrir un modèle pour le développement commun des différentes civilisations dans le monde.

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

L’Afrique est le continent qui regroupe le plus grand nombre de pays francophones et de locuteurs français, elle est sans aucun doute une composante importante du « monde francophone ». Actuellement 60% des utilisateurs de la langue française résident en Afrique. Renforcer les relations de coopération amicale avec les pays africains constitue la priorité de la diplomatie de la Chine. En 2000, la Chine et l’Afrique ont conjointement pris l’initiative de créer le Forum sur la coopération Chine-Afrique. J’ai eu l’honneur de participer à la préparation du premier forum. Depuis 24 ans, la Chine a aidé l’Afrique à construire et moderniser environ cent ports, mille ponts, 10 000 kilomètres de chemins de fer, et 100 000 kilomètres de routes, ainsi que des centaines d’hôpitaux, d’écoles, et d’établissements culturels et sportifs. Le FOCAC (acronyme en anglais de ce forum) est devenu non seulement la plateforme principale de la coopération sino-africaine, mais aussi une vitrine d’échanges et un pont reliant la Chine et le monde francophone. En septembre dernier, le Sommet de Beijing du FOCAC s’est tenu avec succès, marquant une nouvelle étape du développement de la coopération sino-africaine, et plus encore, envoyant un message fort annonçant des efforts conjoints de la Chine et de l’Afrique pour la modernisation.

En tant que continent regroupant le plus grand nombre de pays en développement, l’Afrique modernisée sera un nouvel accomplissement historique qui remodèlera le paysage de la modernisation mondiale, et apportera d’énormes opportunités aux pays francophones et le reste du monde.

Opportunité pour le développement pacifique. La modernisation de l’Afrique contribuera à réduire la pauvreté et à améliorer l’éducation. Elle aura des impacts positifs sur l’apaisement des conflits et instabilités régionaux et la promotion de la sécurité dans le monde.

Opportunité pour l’ouverture et la coopération. La modernisation de l’Afrique implique l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture qui permettront d’améliorer sans cesse le niveau de vie de plus d’un milliard d’Africains. Cela créera une immense demande sur le marché et des opportunités d’investissement immensurables, et insufflera une nouvelle dynamique à l’économie mondiale.

Opportunité pour l’innovation verte. La modernisation de l’Afrique pourra tirer parti des avancées mondiales en matière d’innovation technologique et de progrès numérique pour réaliser un développement prodigieux. En même temps, l’Afrique pourra faire valoir ses ressources en énergies propres telles que le solaire, l’éolien et l’hydraulique pour favoriser la transition énergétique mondiale et la réalisation des objectifs de réduction des émissions de carbone.

Opportunité pour le progrès des civilisations. La modernisation de l’Afrique fera de ce continent, riche en traditions culturelles, en ressources artistiques et en concepts de gouvernance, un pôle important d’un monde multipolaire, grâce à une diversité culturelle unique, un contributeur à la multipolarisation égale et ordonnée.

La Chine est bien consciente que, dans sa marche vers la modernisation, il faut non seulement suivre la loi générale de la modernisation, mais aussi et surtout se baser sur les conditions nationales. Durant les plus de 40 ans de réforme et d’ouverture, la Chine accumule sans cesse de nouvelles expériences de développement. Par exemple, « Pour être riche, construisez des routes », c’est ce que l’on dit souvent pour marquer l’importance des infrastructures, « traverser la rivière en tâtant les pierres », c’est pour encourager les expérimentations, « la réduction ciblée de la pauvreté », c’est une stratégie de l’élimination de la pauvreté qui met en relief le pragmatisme et l’adaptation aux conditions locales. Ces expériences peuvent offrir des pistes de réflexion pour le développement des pays africains. Bien sûr, il n’y a pas un seul modèle de la modernisation. Lorsque la Chine renforce les échanges d’expériences en matière de gouvernance avec les pays africains, elle veille à ce que la méthode chinoise ne soit pas appliquée sans distinction de réalités locales, à travers une simple démarche de « copier-coller ».

La Chine est consciente également que l’acte est toujours plus éloquent que la parole. Lors du dernier sommet du FOCAC à Beijing, la Chine s’est à nouveau engagée à fournir à l’Afrique un soutien financier de 360 milliards de yuans RMB, à accorder le traitement de tarif douanier zéro à 100% de catégories de produits importés de 33 pays africains les moins avancés, à réaliser 30 projets d’interconnexion d’infrastructures et 1 000 projets de bien-être social Petits et Beaux en Afrique, et à créer au moins un million d’emplois sur place. Avec ces actions concrètes, la Chine aide l’Afrique à accélérer sa marche vers la réalisation de la vision de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

Certains médias occidentaux voient en la générosité de la Chine envers l’Afrique, une tentative de dépecer la sphère d’influence de l’Occident. Cette interprétation ne tient pas debout. La Chine et l’Afrique ont connu un passé similaire et partagent un désir commun de développement. Comme le disent souvent les Chinois : « Mouillé auparavant par la pluie, on souhaite tenir un parapluie pour autrui. » L’Afrique est une terre pleine de vitalité et ne devrait pas être une arène des grandes puissances. Fidèle à l’esprit de sincérité, de résultats effectifs, d’amitié et de bonne foi, et à la conception correcte de la justice et des intérêts, la Chine mène sa coopération avec l’Afrique et encourage la communauté internationale à accorder plus d’attention au continent et à y investir davantage. Nous soutenons toutes les actions qui favorisent le développement économique et l’amélioration des conditions de vie des pays africains.

J’ai aussi le grand plaisir de voir que la Chine et la France ont toujours fait valoir le caractère pionnier de leurs relations dans la coopération avec l’Afrique. Depuis que les deux gouvernements ont publié une déclaration conjointe sur la coopération en marchés tiers en 2015, la Chine et la France ont signé quatre listes de projets de démonstration de coopération en matière de marchés tiers. Plusieurs projets ont déjà été concrétisés dans des pays africains francophones, tels que la route nationale n°1 en République du Congo, le terminal à conteneurs du port en eau profonde de Kribi au Cameroun, la station d’épuration de Hanna Bay au Sénégal, le parc pharmaceutique du groupe FOSUN Pharma en Côte d’Ivoire, etc. Ces dernières années, la coopération tripartite Chine-France-Afrique est passée du modèle favorisé par les gouvernements au modèle dirigé par les entreprises, ce qui est plus propice à la valorisation des atouts respectifs des parties concernées, plus conforme à la loi du marché et aux besoins de l’Afrique, et plus en phase avec la tendance historique de la mondialisation économique inclusive et bénéfique pour tous. Nous espérons que davantage d’entreprises chinoises et françaises pourront renforcer leur présence en Afrique, afin d’agrandir sans cesse le gâteau de la coopération et d’accumuler de plus en plus d’opportunités de gagnant-gagnant.

Mesdames et Messieurs,

Chers amis,

Je viens de présenter le développement de la langue française en Chine, les progrès encourageants des relations sino-françaises depuis 60 ans, et les fruits de la coopération entre la Chine et les pays francophones d’Afrique. J’espère que cela vous permettra de mieux comprendre la Chine, sa politique étrangère, ainsi que ses relations avec le monde francophone. La Chine est prête à renforcer la communication, les échanges et la coopération avec les pays francophones, afin de construire ensemble une communauté d’avenir partagé pour l’humanité.

Je vous en remercie. »


Photo de famille
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Biographie de l’Ambassadeur LU Shaye :


Livre d'or 5 nov 2024
Livre d’or 5 nov 2024
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