Anne MAGNANT, Présidente du Cercle Richelieu Senghor de Paris.
Je me réjouis de vous accueillir à ce colloque consacré à « Senghor et la francophonie » qu’organise le Cercle Richelieu Senghor de Paris.
Le Cercle est une association qui a pour objet la promotion de la langue française et de la francophonie. Il organise notamment des dîners débats mensuels sur ces sujets et attribue un prix annuel. Il souhaite être une tribune de la francophonie. Il a été créée en 1971, comme club Richelieu de Paris, dans la mouvance des club Richelieu canadiens. En 1984, à l’initiative de son président d’alors, Simon-Pierre Nothomb, qui est belge, il a reçu le patronage de Senghor et a pris le nom de Cercle Richelieu Senghor. Il s’est dès lors ouvert à toute la francophonie.
Le Cercle a tout naturellement considéré qu’il devait participer de manière active à la célébration du centième anniversaire de la naissance de Senghor. Il y a exactement un an, mon prédécesseur, Paul Sabourin, s’est ouvert de cette idée à Roger Dehaybe, qui était alors administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie. C’est au cours de cet entretien qu’est née l’idée de faire un colloque consacré à l’action de Senghor pour la francophonie. Je tiens à remercier Roger Dehaybe et l’Organisation Internationale de la Francophonie pour le soutien à la fois financier et moral qu’ils apportent à l’organisation de cette manifestation.
Nous avons souhaité que ce colloque se tienne au Palais du Luxembourg, et c’est là que se tiennent également nos dîners débats, car nous voulons ainsi marquer que la francophonie et la promotion de la langue française sont des enjeux politiques. Je tiens à remercier le sénateur Jacques Legendre de l’appui constant qu’il nous apporte. Je tiens également à remercier le sénateur René Garrrec, questeur du Sénat, pour son aide dans l’organisation de cette manifestation.
L’objectif de ce colloque est de montrer le rôle que Senghor a joué dans la création de la francophonie institutionnelle et la place de ses idées dans le projet de celle-ci.
La matinée sera consacrée à la présentation du cheminement de Senghor, à sa pensée, à la diffusion de ses idées. L’après-midi montrera le rôle fondateur de Senghor dans constitution de la francophonie, dans la construction d’un e entité culturelle et politique dans laquelle se retrouveraient des pays du Nord et du sud. Différentes séquences de son projet et de son action, mais aussi de son héritage, seront présentées : l’idée d’Eurafrique, le célèbre article de la revue Esprit, les étapes de la mise en place des institutions et de l’action de la francophonie. Grâce au soutien de la Délégation générale du Québec à Paris, que je remercie vivement, nous examinerons également la place particulière du Canada et du Québec dans cet ensemble.
L’objectif est, en même temps, de montrer la surprenante actualité de la pensée de Senghor, de ses analyses sur le dialogue des cultures, de son projet de civilisation de l’universel, des concepts mêmes qu’il utilise, de la vocation qu’il donne à la francophonie et de la place du français dans cet ensemble.
Je me réjouis que ce colloque, par les hasards du calendrier des salles libres, tombe cette semaine, où nous avons commémoré la fin de la guerre -le 8 mai- et fêté, avec le 9 mai, le projet européen qui doit reprendre toute son ampleur, où nous avons célébré également -le 10 mai- la première journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Les drames, les doutes et les espérances qui sont liés à ces évènements sont au cœur de la pensée et de l’action de Senghor. A partir du ciment que constitue notre langue commune, la Francophonie les transforme en projet pour que vive une union fraternelle entre le nord et le sud, dans le respect des différences, mais aussi, comme le disait Senghor dans sa conférence sur la francophonie en 1985, afin de préparer « une communauté solide pour la réalisation de la civilisation de l’universel qui sera celle du troisième millénaire ».
Je vous souhaite un très bon colloque.